Dans l'atelier

C’est de peinture, de pastels secs, de masques en mousse de polyuréthane et de calligrammes dont je vais vous parler ce jour.


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Les pastels d’abord.
J’ai commencé à utiliser cette matière, oui il s’agit bien de matière, en section Arts Appliqués, il y a plus de vingt ans. J’ai fait une pause forcée avec la création pendant une dizaine d’année, et j’ai recommencé en 1998.Les pastels secs sont composés de pigments et de gomme adragante (un liant) qui permet de les présenter sous forme de bâtonnets faciles à manipuler. Il en existe diverses sortes et à divers prix. La différence du prix est généralement due à la rareté du pigment ou à sa difficulté à l’obtenir. Pour faire une comparaison, il faut énormément de fleurs pour faire une huile essentielle. Quelques tonnes pour deux ou trois litres seulement. Pour les pigments, c’est un peu la même chose. La marque que j’utilise est Rembrandt. Il n’est pas à confondre avec la craie grasse, qui elle est composée d’un liant, de l’huile ou de la cire, qui est un matériau beaucoup plus lourd. Ces pastels gras sont généralement destinés aux enfants. J’ai néanmoins pu voir à maintes reprises des travaux fait par des adultes et je peux vous assurer que le travail effectué est magnifique.
Le pastel sec s’effrite facilement et est assez volatile. Il est nécessaire de le fixer une fois le travail accompli. Cette fixation est sujette à beaucoup de discussions. Pour ma part, une fois le travail pratiquement fini, je fixe légèrement, même si je sais que vais faire encore quelques retouches. Le travail n’est pas assombrit de cette manière.
J’aime utiliser cette matière car il n’y a pas d’intermédiaire entre elle et la main. J’ai directement la matière DANS la main. Pas d’intermédiaire entre la feuille de dessin et le corps. Il est aussi agréable de la manier, de toucher la feuille, d’estomper à l’aide des doigts. Seul inconvénient, on en met partout !
Les feuilles de dessin que j’utilise sont généralement des Canson à grains. Il faut un papier qui accroche la matière. Travailler avec un papier de 250 gr à 300 gr est pour moi idéal. Il est un peu plus cher, mais il tient bien la route. Si je fais d’abord une base à l’aquarelle, pour un fond par exemple, cela peut aller jusqu’à 800 gr, et 25 euros rien que pour cette feuille ! Mais elle est faite à la main et ce papier est absolument merveilleux pour travailler. Je peux utiliser le grain du papier pour donner certains effets de matières.
Lorsque je commence un dessin, c’est souvent un coup de coeur. Une idée, une image, un nu, un son, un rêve, un paysage, des souvenirs de Bretagne et vos mots bien sûr, nos échanges......l’imagination est inépuisable. Je commence au crayon ou au fusain d’abord. Quelques traits. Parfois, je fixe la feuille à l’aide d’un papier composé sur un de ses côtés d’une colle légère, un papier gommé. La feuille est ensuite mouillée à l’éponge. Elle gondole d’abord, mais en séchant elle se retend et ne bougera plus, même si je travaille dessus à l’aquarelle ou à l’aide de l’aérographe par après. Le fait d’utiliser un papier de 300 gr évite aussi à la feuille de se déchirer lorsqu’elle se tend. Le grammage d’une feuille est en fait son poids au mètre carré et un grammage trop léger ne tiendrait pas.Il m’arrive souvent de mélanger des techniques.
Afin de déterminer des « morceaux » de couleurs, je place parfois des touches d’aquarelles. Cela me permet d’avoir une première idée du dessin dans son ensemble. Ne trouvant parfois pas le fond qui m’intéresse, je le crée moi-même à l’aérographe.L’aérographe est un genre de pistolet à peinture soufflant la peinture par diffusion. Un peu comme le « brush » du programme Paint d’un ordinateur. J’utilise principalement de la gouache, de l’aquarelle liquide ou de l’acrylique dans mon aérographe. Afin de projeter la peinture, il est relié à un compresseur. J’utilise un aérographe Badger à double action, ce qui me permet de projeter la peinture, de contrôler le flux de peinture projetée, mais aussi son intensité.
Une fois cela fait, je travaille le dessin aux pastels secs. Les ombres, la luminosité, les nuances, etc.
Une boîte de base de 15 pastels secs est suffisante pour celui ou celle qui débute. Il m’est arrivé d’avoir besoin d’une gamme de vert plus élaborée. J’en ai simplement acheté une dizaine à la pièce. Je complète ainsi mes gammes de couleurs au fur et à mesure de mes besoins. La boîte complète de +/- 200 pastels de la même marque coûte environ 300 €. L’aérographe et son compresseur ont un prix identique. Mais une fois ces quelques frais fait, cela dure longtemps et on en a pour son argent. Il est bien sûr nécessaire de respecter certaines règles de propreté et d’entretien de ce matériel si on veut qu’il dure le plus de temps possible. Mais avec de la rigueur, ce n’est pas compliqué.
Le reste et bien, c’est du travail, certes, mais aussi beaucoup de plaisir.

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Les masques à présent
Je les aime avant tout pour le côté « déguisement » Il permet aussi de se placer derrière pour se protéger ou de se placer devant pour se mettre en valeur, ou présenter une autre facette de soi. Tous les masques créés et que vous pourrez voir dans l’album photo (lien ci-dessous), vous pouvez les porter. Ils ne sont pas tous pratique à porter, mais c’est faisable.
Ils sont composés de mousse de polyuréthane. C’est une mousse que l’on utilise dans le bâtiment afin d’isoler, de coller, de reboucher et de fixer différents matériaux. Ceux qui ont du un jour changer un châssis de fenêtre savent de quoi je parle. Cette mousse est extensible. Une bombonne de 500 ml donne 30 l de mousse. Elle adhère sur pratiquement sur tous les supports et pour ma part, je trouve qu’elle adhère parfaitement bien sur un vieux journal ! Il faut environ 9 heures pour qu’elle soit complètement sèche, mais après 45 minutes, une « croûte » se forme déjà. La matière est alors « hors poussière ». On peut ensuite la peindre et y appliquer tous les matériaux que l’ont veut.
Je commence par décorer un masque, je le laisse rarement blanc avant. Une fois le masque sec et prêt, j’y place au dessous une boulle de papier journal qui va relever le masque. Si je ne le fais pas, la mousse envahi tout et recouvre le masque. Ce qui n’est vraiment pas le but de l’opération !
Le masque ainsi préparé est ensuite entouré de cette mousse. Je lui donne des formes de manière très souple, car cette mousse sort de la bombonne à l’aide d’une longue pipette. Une fois la bombonne « ouverte », je dois l’utiliser, sinon, le reste est perdu. Je dois faire attention à la quantité de mousse qui sort si je veux faire une ligne la plus fine possible car la mousse va gonfler de trois fois sa masse par ensuite. Je dois reconnaître que la matière est assez difficile à « dompter », elle est en quelque sorte vivante. Une fois sec, c’est extrêmement léger. J’ai environ 30 minutes pour travailler la forme. Une fois passé ce délai, la partie « croûte « de la mousse commence à sécher et je ne sais plus rien faire. Par contre, une fois sec, je peux couper à l’aide d’un simple couteau de cuisine, je peux la poncer et la peindre. Je place une couche de base à l’aérographe. Une ou deux fines couches si j’utilise de l’Ecoline (Aquarelle liquide), car la croûte de cette mousse est « plastifiée » et cela adhère moins bien que l’acrylique.
Je suis obligée de faire cela si je ne travaille pas à l’acrylique. L’acrylique est une peinture crée au départ pour dessiner des fresques. Elle se prête donc très bien à des peintures extérieures. Elle présente l’avantage de sécher plus vite que la peinture à l’huile et de se diluer à l’eau. Donc pas de présence de térébenthine qui, comme odeur, n’est franchement pas ce qu’il y a de mieux.
Une petite comparaison. Si vous avez des meubles en bois que vous cirez de temps en temps, placer votre tête, mais juste un cours instant, au dessus du pot. Ce n’est pas la cire d’abeille que l’on sent, mais bien l’essence de térébenthine. Imaginez vous avec un appartement qui sent cette odeur en permanence et je vous garanti des maux de tête très souvent ! Etant allergique à certains composants, je ne travaille pas la peinture à l’huile.
Une fois la base du masque fait, je le décore en suivant un thème choisi. Les hortensias on été crée il y a deux ans. Il est composé de vrais hortensias séchés, des feuilles de ces mêmes hortensias et d’autres matériaux naturels. Vent d’hiver est composés de plumes, de tissus, sur d’autres masques ont été appliqués des paillettes, des serviettes collées au vernis/colle. Si vous avez une fête toute proche, c’est idéal pour créer des décorations originales et à peu de frais, à part la bombonne de mousse PU. Il en faut une part masque, mais le « Phare de nuit » m’en a demandé trois de 500 ml. Si vous manquez d’imagination, vous pouvez toujours consulter l’album photo, cela vous donnera peut-être des idées.
Ces masque pèsent maximum 500 gr. Ils sont extrêmement légers. Pour les fixer, trois clous au mur, inclinés vers le haut et hop, vous poussez doucement le masque dessus et le tour est joué !

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Les calligrammes pour terminer
Ils sont l’échange, celui des mots des autres et le lien direct et interactif entre visiteurs internautes.Le principe est simple, je demande des mots perso ou des mots d’auteurs et je demande aux visiteurs de les laisser dans un commentaire. Je dois dire que je préfère des mots perso, ils sont l’expression de ce que l’autre aime ou ressent. Ensuite, j’en fais un dessin composé de ces mêmes mots.Je commence par dessiner les traits principaux et ensuite j’y place quelques ombres. Tout cela me sert de base pour le travail proprement dit. J’utilisais pour mes premiers calligrammes une seule couleur, ensuite je suis passée à deux couleurs puis à trois. Il y en a un « Les mots d’Emma » qui est composé d’une douzaine de couleurs. Je ne pense pas que je renouvellerai l’expérience, je trouve le résultat trop chargé. Lorsque les mots sont écris, je peux effacer le crayon à la gomme et faire quelques retouches ici et là. J’utilise pour cela des feutres Stabilo à la pointe fine, 0,4. Je tente parfois des expériences, je rajoute un fond à l’aquarelle comme pour « Vol de mots » ou « Un calligramme avec les mots de Dan Guye » et pour le tout dernier, je pense y rajouter un peu de fusain ou de pastels secs pour renforcer les ombres. Je ne l’ai jamais fait, ce sera donc une première.Le travail est lent et long et je dois dire que j’ai parfois la main très engourdie. Mais j’aime le résultat et l’échange qu’il y a au départ. Deux personnes, un échange, un dessin concrétisant une rencontre virtuelle.

Je vous invite à présent à vous diriger vers l’album photo. Les « croûtes » et les masques ont été réalisés sur une période allant de 1998 à maintenant. Les dessins sont d’un format 50 x 70 cm pour la plupart, d’autres sont plus petits ou beaucoup plus grand. « Les amoureux » font 114 cm x 164 cm.Pour les masques, cela varie. Ils sont presque tous « arrondis », et aucun d’eux n’ont un rayon en dessous de 25 cm. C’est assez grand, cela trône, et c’est une manière originale de mettre un mur en valeur.En ce qui concerne les calligrammes, ils vont d’une feuille A4 à 50 cm x 70 cmJe travaille parfois sur la musique. J’essaye de mettre des gammes de sons en gammes de tons et en gammes d’images. Pour cela j’utilise l’acrylique comme pour « Saloua » et « Ultramarine » J’ai essayé, avec le principe d’échange de mots, de travailler la terre glaise. Mais le résultat n’a pas encore donné ce que j’espérais, le travail était trop dans la masse et a éclaté en séchant.Encore une expérience à renouveler....c’est pour bientôt, à moins que, à moins que....un masque?
Une fenêtre sur...


irOise

Edité le 19/09/2006

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour irOise,

Le billet est très instructif, du pastel et du fusain dans le dernier, je m'impatiente!
Sais-tu qu'il existe des pistolets à mousse polyuréthane avec lesquels tu peux ditiller à la goutte près, et en plus, même si la bombe n'est pas finie tu peux la conserver des mois pistolet fermé. Gain d'argent (sauf achat du pistolet, mais les bombes sont mons cher)et de matière, plus la précision.

Bises, Le Troll.

irOise a dit…

Bonjour Troll!

Merci pour l'info du pistolet, mais c'est un achat que je ne compte pas faire, je ne fais pas assez de masques pour rentabiliser l'achat.
J'aurai fini le dernier calligramme au plus tard ce week-end et le rajout du pastels sera doux. Si je "charge" de trop, cela va anéantir tout le restant. Donc, je vais devoir y aller doucement !

Bonne journée Troll
irOise